Selon les chiffres publiés, les travaux portant sur la construction de 1849 logements au sein des colonies ont été entamés en 2003, chiffre supérieur aux 1369 logements construits en 2002.
L’augmentation est à mettre en rapport avec la baisse générale du secteur de la construction de l’habitat, de 8 % en 2003, son plus bas niveau depuis 14 ans.
Les colonies, qui sont illégales au regard du droit international, vont à l’encontre des obligations telles qu’énoncées dans la "Feuille de Route", le plan de paix sous l’égide américaine. Le plan, qui a clairement appelé à un arrêt total de l’extension des colonies, y compris de l’extention naturelle liée à la démographie, n’a fait l’objet que d’une application toute théorique tout au long de ces derniers mois, et est de plus en plus mis à l’écart par Israël en raison du "désengagement" unilatéral de la Bande de Gaza.
Cette augmentation est analysée par beaucoup comme une indication claire de l’importance stratégique qu’attache Israël à l’extension des colonies comme un moyen de "créer" des faits sur le terrain, et de réduire effectivement les chances d’une résolution pacifique du conflit, qui entraînerait l’évacuation par les Israéliens des Territoires palestiniens occupés depuis 1967.
Les données fournies semblent aussi accréditer les craintes émises par les mouvements pacifistes israéliens et palestiniens, tels que La Paix Maintenant (Peace Now), selon lesquelles Israël mène une politique systématique d’extension des colonies au-delà de la Ligne Verte (à savoir la frontière entre Israël et la Cisjordanie), et d’y établir un mode et un niveau de vie bien supérieurs à ceux en Israël.
A l’exception des demandes réitérées émises par le porte-parole du Département d’Etat américain, Richard Boucher, portant sur le souhait de Washington de voir les Israéliens respecter leur engagement à l’égard du Président Bush de démanteler tous les avant-postes illégaux et de prendre des mesures conduisant à un arrêt de la colonisation, peu de critiques ont été émises.
Plusieurs organisations locales ou internationales couvrant la question des colonies israéliennes estiment que le nombre de colons vivant actuellement dans les Territoires palestiniens occupés, y compris dans la zone de Jérusalem-Est, est d’environ 400.000, répartis sur quelque 150 colonies.
L’augmentation de la colonisation au cours de l’année dernière a été largement ignorée par la communauté internationale.
Hassan Abu Libdeh, parlant au nom du Premier ministre palestinien Ahmad Qureï, a indiqué que l’extention des colonies démontre l’absence d’engagement d’Israël quant à la Feuille de Route, ainsi que ce qu’il a décrit comme "le parti-pris américain [en faveur] d’Israël".